Note de l'éditeur
Construire un espace pour abriter les essais de Paul Virilio et le fortifier d’un bunker littéraire et critique.
Telle est la promesse. La réédition des essais de Paul Virilio, réunis ici pour la première fois, permet d’épouser en quatre parties thématiques presque quatre décennies (1976-2010) et décrit un arc théorique qui part du regard sidéré d’un enfant marqué par la guerre pour se poser sur le regard du philosophe qui définira l’esthétique de la disparition. Le monde dans le viseur est en perpétuelle accélération, surpris par l’accident, habité par la guerre, frappé par les bombes climatique et infor-matique, incarcéré dans le communisme des affects, obsédé par la conquête du temps réel et l’effacement de la distance. Le bunker qui fait corps, inédit, est plein de fissures. Sophie Virilio, fille de Paul Virilio, signe un témoignage intime. Jean Richer, son élève, fixe les grands traits de sa pensée et Eyal Weizman en démontre la portée. Dans les carnets qu’il tient de 25 à 73 ans (1957-2005), Paul Virilio révèle sa méthode, cache un récit et plusieurs titres de ce volume dont le principal : La fin du monde est un concept sans avenir. Tel est l’espoir.
Merci à Maria Vlachou pour sa confiance et son instinct hors du commun.
Format 210 x 297 1 264 pages 30 illustrations in-texte
8 illustrations couleur (un cahier hors-texte) 48 euros
ISBN 978-2-02-148388-8
Paul Virilio était un penseur ancré dans son époque, avec une finesse d’observation telle qu’il a décroître des phénomènes naissants, majoritairement à l’œuvre aujourd’hui. Mais remarquons, et c’est très important, qu’il agît en archéologue de son présent, analysant les artefacts d’une société médiatique, et d’empêchant de toute velléité prospective.
Ce n’est donc pas un visionnaire, mais bien un voyant lucide de ce qui se déroule sous ses yeux. Le legs qu’il nous transmet est donc très important et doit être bien compris : il n’y a pas de prémonition extralucide qui pourrait nous amener à l’économie d’une même observation de l’époque dans laquelle nous vivons. Le legs contient au contraire un outillage analytique très pertinent pour, à notre tour, porter un regard sur le paysage d’évènements qui nous entoure.

Soirée de lancement à la Fondation cartier pour l'art contemporain
NUIT DE L'INCERTITUDE PAUL VIRILIO 
« LA FIN DU MONDE EST UN CONCEPT SANS AVENIR » 

Lundi 30 octobre 19h
Grande salle d’exposition du sous-sol de la Fondation Cartier pour l'art contemporain
Modérateur : Stéphane Paoli 
Intervenants :  
Enki Bilal, auteur de bande dessinée et réalisateur. 
Hervé Chandès, Directeur Général Artistique de la Fondation Cartier pour l’art contemporain. 
Kitsou Dubois, chorégraphe, chercheuse en danse en apesanteur. 
Christian Joschke, professeur aux Beaux-Arts de Paris, historien d'art, co-fondateur de la revue Transbordeur. 
Jean Richer, architecte, auteur de l'appareil critique accompagnant la réédition. 
Achille Stocchi, physicien en physique des particules et directeur du Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie. 
Stéphane Velut, neurochirurgien et auteur. 
Sophie Virilio, fille de Paul Virilio, membre fondateur de la revue Dromologie. 
Maria Vlachou, éditrice, directrice droits étrangers aux Éditions du Seuil. 
Hala Warde, architecte, membre fondateur de la revue Dromologie. 
Eyal Weizman, architecte, auteur, directeur du laboratoire Forensic Architecture, professeur des cultures spatiales et visuelles à Goldsmiths, University of London. 
(+ Pascale Fougère, traductrice Fr/Uk pour Eyal) 
Lectures de textes de Paul Virilio par Thomas Dulong, élève de l’ESA (Ecole Spéciale d’Architecture).
Avec Michel Cassé, astrophysicien et poète ; Jean Nouvel, architecte ; Raymond Depardon, photographe et cinéaste.
La publication d’une anthologie des textes de l’urbaniste et philosophe Paul Virilio aux Éditions du Seuil est une nouvelle occasion pour la Fondation Cartier de célébrer ce grand penseur et ami avec qui elle a si intensément collaboré. Conçue avec Sophie Virilio et Stéphane Paoli, cette Nuit de l'Incertitude Paul Virilio rassemble artistes, scientifiques et penseurs, pour témoigner de sa pensée du qui-vive et faire entendre ses mots qui nous permettent, encore aujourd’hui, de décrypter « ce qui arrive ». Philosophe, sociologue, urbaniste, théoricien de l’accélération du monde dans nos sociétés ultra technicisées, Paul Virilio (1932-2018) ne cessa de penser la vitesse et ses conséquences sur l'Homme, l'économie, l'environnement, la géopolitique. Pour Paul Virilio, l’exposition était une expérience visible de pensée, un art « révélationnaire ». Penseur du ressentir mouvant et émouvant, il s’est toujours attaché à faire face à ce qui nous dépasse. Depuis leur première collaboration en 1988, Paul Virilio et la Fondation Cartier ont entretenu une conversation ininterrompue, se retrouvant au fil d’expositions que Paul Virilio a dirigées ou accompagnées et de publications : Terre Natale, Ailleurs commence ici (2008) avec Raymond Depardon ; Marc Newson, Kelvin 40 (2004) ; Ce qui arrive (2002) ; le désert (2000) ; 1 monde réel (1999) ; Azur (1993) ; La Vitesse (1991) ; Vraiment faux (1988). De cette grande complicité sont nés des textes et des œuvres comme l’installation Exit (2008-2015), cartographie des flux migratoires avec les architectes et artistes Elizabeth Diller, Ricardo Scofidio + Renfro ou le film Unkown Quantity (2002) avec l’écrivaine Svetlana Alexievitch, réalisé par le cinéaste Andrei Ujica. En 2012, la Fondation Cartier a réuni l’ensemble des textes écrits par Paul Virilio lors de ces collaborations dans un ouvrage publié chez Actes Sud, intitulé La Pensée exposée. « La fin du monde est un concept sans avenir », tel est l’espoir. À l’occasion de la parution, aux Éditions du Seuil, de cette anthologie de textes de Paul Virilio qui rassemble pour la première fois vingt-deux essais et des inédits, la Nuit de l'incertitude Paul Virilio nous invite à célébrer la pensée ultra visionnaire de ce philosophe attentif et attentionné qui nous a appris à voir l’Astre sous le Désastre à travers des textes qui sont d’une incroyable actualité. La Fondation Cartier pour l’art contemporain et l’Ecole Spéciale d’Architecture ont partagé l’inspiration de Paul Virilio. L’ESA s’associe à cette soirée pour continuer de faire connaître sa pensée aux nouvelles générations d’architectes.
Nuit de l’Incertitude Paul Virilio à la Fondation Cartier © Edouard Caupeil.

RFI Idées

Citéphilo, Lille

Penser le présent
Jeudi 18 janvier 2024
Paul Virilio, grand architecte et philosophe disparu en 2018, est à l’origine de la dromologie, soit l’étude du rôle joué par la vitesse dans les sociétés modernes. À l’occasion de la parution de 22 de ses essais (éd. du Seuil), sa fille Sophie Virilio, l’architecte Jean Richer, l’éditrice Maria Vlachou et l’historien de l’art Christian Joschke dialoguent autour de la pensée accélérationniste.
L’ouvrage La fin du monde est un concept sans avenir permet de parcourir quatre décennies (1976-2010) et décrit un arc théorique partant du regard d’un enfant marqué par le bombardement de Nantes en 1943 pour aller jusqu’à celui du philosophe qui définira l’esthétique de la disparition. Le monde dans le viseur est en perpétuelle accélération, surpris par l’accident, habité par la guerre, frappé par les bombes climatique et informatique, incarcéré dans le communisme des affects, obsédé par la conquête du temps réel et l’effacement de la distance.
Urbaniste et philosophe (1932-2018), Paul Virilio déclare que ses deux universités ont été la guerre et l’art. Tout d’abord peintre puis maître verrier, il suit en auditeur libre les cours de Vladimir Jankélévitch, de Louis de Broglie et de Maurice Merleau-Ponty. Il consacre dix ans au projet Bunker Archéologie, qui fera l’objet d’une exposition sous l’égide du CCI Beaubourg en 1975. En 1963, il fonde le groupe Architecture Principe et la revue éponyme. En 1968, il devient professeur à l’École spéciale d’architecture de Paris et y enseigne pendant vingt-neuf ans. En 1972, il crée avec le sociologue Jean Duvignaud la revue Cause Commune et collabore entre autres aux revues Esprit, Traverses et L’Autre Journal. Il publie son premier essai, L’Insécurité du territoire, en 1976. En 1990, il devient directeur de programme au Collège international de philosophie sous la direction de Jacques Derrida. Sa collaboration avec la Fondation Cartier, initiée par l’exposition La Vitesse (1991), se poursuit jusqu’à la fin de sa vie, avec Ce qui arrive (2003), Terre Natale, Ailleurs commence ici (2008-2009).
Sophie Virilio, romancière et photographe sous pseudonymes, est la fille et unique ayant-droit de Paul Virilio. Elle œuvre à la diffusion de la pensée de son père à travers la revue annuelle Dromologie et des rencontres, expositions et évènements auxquels elle collabore et apporte le soutien de son fonds privé.
Jean Richer est architecte-géographe. Il milite pour la prise en compte du temps dans les processus de transformation des villes. Actif dans le soin apporté au déjà-là du patrimoine et dans la recherche urbaine, il entend faire de l’écologie grise une pratique transformatrice pour aborder les grands changements du monde.
Maria Vlachou est éditrice et directrice des droits étrangers aux Éditions du Seuil. Elle a collaboré notamment avec la RMN, l’EHESS et les PUF. Depuis 2021, elle préside la commission extraduction de sciences humaines au CNL. Elle est docteure en archéologie (EPHE) et spécialisée dans la sculpture architecturale de l’époque hellénistique.
Christian Joschke est historien de l’art et s’intéresse particulièrement aux rapports entre arts et politique et à l’histoire de la photographie. Il a fondé avec Olivier Lugon la revue Transbordeur. Photographie histoire société aux éditions Macula et dirige avec lui la collection « Transbordeur » chez le même éditeur. Professeur aux Beaux-Arts de Paris, il aborde cette année la pensée accélérationniste avec ses étudiants.
Amphithéâtre des Loges – 14 rue Bonaparte, Paris 6e
Entrée libre dans la limite des places disponibles
À suivre en direct sur Instagram et à retrouver J+7 en podcast et sur YouTube

Centre Intermondes
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